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Témoignages

Jonathan Loubet :

Je m’appelle Jonathan L (Alias “John”). Je suis compagnon d’Emmaüs depuis le 31 juillet 2011. Cela fait un peu moins de cinq ans que je vis et travaille, accueille et aide toutes personnes (confrères) qui frappent à la porte de la maison de l’Abbé.
Notre abbé et nos prédécesseurs nous ont transmis un héritage qui se perpétue à travers la solidarité et la fraternité. Aujourd’hui nous faisons de notre mieux pour continuer ce combat débuté en 1949. Je travaille actuellement au magasin de livres à Neuilly Plaisance depuis plus de deux ans.
Ma plus grande fierté est de vivre dans la maison où l’Abbé lui-même a vécu. Sa présence est toujours présente et ancrée dans ces murs.
Merci à toutes les personnes qui m’ont accueilli dans le respect et la fraternité, (connues et celles qui travaillent dans l’ombre)

Abdellahi Ndiaye:

• Tu es là depuis combien de temps ?

Bon je suis arrivé le 1er novembre 2014 à Neuilly-Plaisance, accueilli par un compagnon relais nommé Jonathan. J’ai changé de communauté car je souhaitais plus d’animation au sein de la communauté. Aussi je souhaitais faire un travail plus physique du fait de mon jeune âge (24 ans).

• Quelle est ton activité dans la communauté ?

Je suis vendeur du magasin vaisselle mais pas que, j’aide aussi à décharger la navette au quotidien et aller dans d’autres magasins pour donner un coup de main à d’autres compagnons. Car les clients me demandent « avant l’ouverture que faites-vous ? » Et bien, on s’occupe de la mise en place tous les jours avec les compagnons.

• Qu’est-ce que Emmaüs t’a apporté ?

Emmaüs m’a apporté beaucoup de choses. Au niveau de la morale, je suis devenu stable car j’étais une personne stressée et même voire désespérée, grâce à Emmaüs j’ai repris espoir car la solidarité règne avec des responsables qui encouragent et apporte des
activités et loisirs via des petites sorties culturelles. Vive Emmaüs, et surtout vive l’Abbé Pierre.

• Quels sont les liens qui existent entre les compagnons ?

Entre les compagnons, il y a la solidarité, il y une bonne ambiance, chacun se respecte malgré nos différences, on échange nos idées et on partage le peu que nous avons.
On se retrouve en dehors du travail pour des activités sportives et du loisir. Par exemple, la musique : la chorale tous les jeudis après le travail, le sport : le foot tous les dimanches au stade de NP, …

• Quel est le rôle d’un compagnon dans la communauté ?

Tout d’abord, un compagnon doit donner l’exemple de la communauté et être ouvert à tous. Cela passe par le respect de la propreté, le respect des autres compagnons et un grand respect pour les responsables qui veillent sur nous. Accueillir fait aussi partie de nos attributs quotidiens.

• Comment vois-tu ton avenir ?
Garder les valeurs instaurées par l’abbé pierre et les mettre en pratique : à savoir toujours donner le maximum de moi-même au service des autres en se rappelant qu’un jour les autres pourront m’aider comme je les aide aujourd’hui.
Vive la solidarité, merci aux compagnons et aux bénévoles d’hier et d’aujourd’hui, on ne vous oublie pas !

Astrid, Sylviane, Pascale, Didier et Alain – Bénévoles

Pourquoi avons-nous fait ce choix ?

Retraités depuis peu ou disposant de temps vacant, nous avions envie d’activité et de vie sociale tout en conservant du temps pour nous.Certains d’entre nous souhaitaient pratiquer une activité très différente de celle connue au travail. De plus, les valeurs solidaires d’Emmaüs nous convenaient tout à fait: donner ce que nous avons en trop ( énergie, temps, objets) pour aider ceux qui en ont besoin.

Que faisons-nous ?

Nous avons décidé de consacrer une journée par semaine, ou deux demi journées, au bénévolat pour Emmaüs. Au départ,nous avons été affectés au tri de vêtements ( c’est là que nous nous sommes rencontrés). Si nous nous absentons pour des vacances, personne ne nous en tiendra rigueur! Mais si nous avons parfois plus de temps à donner, nous sommes toujours les bienvenus.

Nos activités se sont diversifiées au cours du temps, des besoins et des rencontres avec  les compagnons, les autres bénévoles et les responsables du site. Nous avons découvert plusieurs « métiers » et notre gratification est toujours la même: se sentir utile quoi que l’on fasse. A ce jour, Alain reconfigure des ordinateurs, Astrid et Sylviane aident à ranger le magasin de vêtements, Didier trie des vêtements apportés par les donateurs et Pascale aide au rangement de la mercerie. Nous travaillons  en binôme avec des compagnons qui eux sont là tous les jours et nous communiquent leur savoir faire.

Qu’avons-nous trouvé?

Nous avons trouvé une vraie vie sociale. Nous croisons la route de personnes que notre quotidien ne nous aurait pas permis de rencontrer et nous nous enrichissons mutuellement en partageant des tâches, mais aussi des paroles, des idées, des souvenirs aux parfums d’ailleurs, des rires et des repas pris en commun qui régalent nos papilles!( merci aux cuisiniers) La solidarité dans l’action, c’est vraiment bon pour le moral!

Et vous?

Vous qui avez un peu de temps à donner, qui avez envie d’aller vers les autres, n’hésitez pas à passer la porte d’Emmaüs. On a besoin de vous, de vos compétences ou de votre envie, comme nous,  de faire autre chose ensemble et d’être simplement utile à une cause solidaire.

Article écrit par « Les Bénévoles du Mardi » (Astrid, Sylviane, Pascale, Didier et Alain)

Mohammed Admi:

« Je ne peux rien te donner, je n’ai rien. Mais toi qui as tout perdu, tu peux m’aider à aider les autres»

C’est avec ces paroles que l’Abbé Pierre a sauvé du désespoir Georges Legay qui est devenu le premier compagnon.

Neuilly-Plaisance est justement la première Communauté créée en 1949.

On devient Compagnon parce qu’on a besoin d’aide et de soutien. Aussi de sécurité, c’est le cas des sans-papiers. Le Compagnon est accueilli sans condition, sans distinction de race, de religion, d’âge. Il peut rester Compagnon quelques mois ou plusieurs années, même à vie. Mais il doit être acteur de sa reconstruction : en échange d’un toit, de repas, d’une allocation communautaire, d’un suivi social, il se doit de respecter les règles de la vie communautaire et se mettre au service de la communauté en travaillant selon ses capacités. C’est ce qui donne du sens à la solidarité, ce n’est pas un assisté.

On est ni salarié ni bénévole, on est compagnon, fier de l’être et chacun se doit de nous respecter.

Article écrit par Mohammed Admi, Compagnon à Neuilly Emmaüs Avenir depuis 2013.

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